Login

Réforme sucrière La Commission juge indispensable un accord en novembre

L'Union européenne doit trouver un accord sur la réforme de son régime sucrier avant la conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong en décembre, au risque d'affronter de graves difficultés, a affirmé lundi à Bruxelles la commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

"J'ai bon espoir. Au bout du compte, tout le monde sera intéressé à trouver une issue", a-t-elle affirmé à l'issue du premier examen politique par les ministres européens de l'agriculture d'une réforme de ce système. "Il est très important que lorsque j'irai à Hong Kong en décembre, je connaisse ce que sera le résultat de cette réforme.

Sinon, je serais en position d'avoir à payer plus cher avec une réduction plus forte du tarif douanier" sur les importations de sucre dans l'UE, a expliqué Mme Fischer Boel. Le dossier agricole est considéré comme un dossier clef du cycle de Doha des négociations commerciales multilatérales à l'Organisation mondiale du commerce.

La ministre britannique Margaret Beckett, qui exerce au second semestre la présidence du conseil des ministres, a souligné la volonté de la présidence d'obtenir un accord des ministres en novembre. "Les positions se sont durcies", a cependant indiqué à la presse une source au conseil des ministres.

La minorité de blocage d'opposants à la réforme regrouperait dix pays sur les 25 de l'UE, selon la ministre espagnole Elena Espinosa. "La production sucrière en Europe doit tout simplement diminuer", a affirmé Mariann Fischer Boel, en rappelant que le régime sucrier de l'UE, qui permettait de subventionner les exportations en dépit de prix intérieurs trois fois plus élevés que le cours mondial, avait été condamné par l'OMC.

Les ministres ont donné pour la première fois lundi leur avis sur la proposition de réforme de la Commission, qui prévoit une baisse de 39% d'ici fin 2007 du prix garanti aux producteurs européens, ainsi qu'une réduction substantielle des quotas de production. "Il est assez naturel que les producteurs manifestent parce que l'impact de la réforme sur leur revenu est évident", a dit Mme Fischer Boel, qui avait rencontré dans la journée les représentants des quelque 6 à 8.000 betteraviers européens venus manifester contre la réforme dans les rues de Bruxelles.

Mais si le sucre ne sera plus pour les agriculteurs européens la mine "d'or blanc" qu'il représentait jusqu'à présent, la réforme est le seul moyen d'assurer un avenir à la production sucrière en Europe, a affirmé la commissaire. "Si nous ne faisons rien, la production de sucre en Europe va mourir de mort lente", a-t-elle dit.

La Commission, qui prévoit de compenser temporairement à hauteur de 60% la perte de revenus des agriculteurs, ne cache pas que sa réforme a pour but d'éliminer les producteurs les moins compétitifs au profit de ceux capables de survivre à la baisse drastique du prix garanti. "La France est pour la réforme. C'est une réforme qui bénéficiera aux pays les plus compétitifs, capables de produire du sucre à bas prix", relevait la source au conseil. Le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau n'a pas participé à cette réunion.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement